Prise de poste, attention aux balles perdues !

La prise de poste d’un cadre supérieur dans les entreprises devient de plus en plus périlleuse. L’entreprise roule comme un TGV à pleine vitesse et il est demandé au nouveau venu de prendre le train en marche, d’entrer dans les dossiers dès son arrivée, de se faire accepter par son équipe, d’avoir dès que possible une forte valeur ajoutée en comité de direction…


Et « patatrac », le super compétiteur arraché à prix d’or à la concurrence se retrouve en difficulté, alors que toutes les cases étaient pourtant bien cochées.
L’entreprise a juste oublié que l’homme est resté un animal, qu’il doit se faire accepter par la meute et que cela prend tu temps. Le nouveau venu est reniflé, il est testé, il est comparé avec celui qu’il remplace.
L’homme/animal n’est pas prêt à accepter aussi facilement un nouveau venu dans la meute uniquement parce que son CV est excellent. C’est aussi une question d’alchimie, de sensibilité, de poils hérissés ou non, d’odeur, de vue, d’ouïe, cela ne se contrôle pas, ne se prévoit pas et cela ne peut pas être intégré dans un parcours d’accueil.
Notre humanité passe encore par notre animalité, bonne nouvelle ou pas, cela fait partie des paramètres.
Alors que faire ?
Prendre son temps, établir une relation avec chacun avant de rentrer dans ses dossiers, savoir se taire et écouter, se mettre dans une position « basse », se dire qu’il y a tout à apprendre de la meute avant de « ramener sa science ».
Le plus dur pour « un premier de la classe », c’est de dire non à son patron, lui dire qu’il est urgent d’attendre avant d’appuyer sur l’accélérateur.

Un nouveau collaborateur qui va trop vite peut-être perçu comme arrogant par ceux qui auraient pu l’accepter. En période d’essai, ça ne pardonne pas, c’est tir à volonté.
Et là, le gâchis peut-être total !


Frédérique Saint-Genis
Bruno Cassé